108e anniversaire de la découverte du buste de Néfertiti la Belle des Belles

Soha Gafaar Mardi 26 Janvier 2021-09:32:50 Chronique et Analyse
Le buste de Néfertiti
Le buste de Néfertiti

Avant de nous faire ses adieux, 2020 a marqué un évènement très important c’était la célébration du 108e anniversaire de la découverte de la statue de tête de la reine pharaonique Néfertiti, l'épouse du roi Akhénaton, précisément en décembre 1912 par l'archéologue allemand Ludwig Borchard. La statue de tête de Néfertiti a été découverte à Tell el-Amarna, plus précisément dans la maison du sculpteur Thoutmosis, qui était au service du pharaon Akhénaton. Allons-y alors dans les lignes suivantes à la découverte du buste de la Belle des Belles…

 

 

Le buste de Néfertiti, appelé aussi la tête de Néfertiti, est une sculpture de calcaire peinte du XIVe siècle av. J.-C., représentant Néfertiti, la grande épouse royale du pharaon égyptien de la XVIIIe dynastie Akhénaton, aujourd'hui exposée au Neues Museum de Berlin. Cette œuvre, symbole de la période amarnienne, est devenue un archétype de la beauté féminine et est considérée comme la représentation d'un visage féminin la plus célèbre au monde après La Joconde.

Avec le masque de Toutânkhamon, les pyramides et le sphinx de Gizeh, le buste de Néfertiti est l'un des emblèmes les plus connus associés à l'Égypte antique.

Œuvre supposée du sculpteur Thoutmôsis, ce buste polychrome a été découvert le 6 décembre 1912 à Tell el-Amarna par une équipe archéologique allemande dirigée par Ludwig Borchardt et fait, depuis, l'objet d'une constante demande de restitution par l'Égypte auprès de l'Allemagne. Il a été conservé à plusieurs endroits en Allemagne depuis sa découverte, y compris dans une mine de sel de Merkers-Kieselbach, le musée Dahlem de Berlin-Ouest, le musée égyptien de Charlottenbourg et l'Altes Museum tout en n'étant exposé au public que près de dix années après son arrivée en Allemagne. Il est actuellement visible au Neues Museum de Berlin, où il avait été exposé avant la Seconde Guerre mondiale, et attire un million de visiteurs par an.

Ce buste polychrome, sans doute sculpté en 1345 av. J.-C., représente la tête d'une femme avec un long cou, aux sourcils légèrement arqués, aux pommettes hautes avec un nez fin et un sourire peint en rose foncé. Il est composé d'un bloc de calcaire recouvert de stuc peint, haut de 47 cm et pesant environ 20 kg. Le visage parfaitement symétrique est intact, à l'exception de l'œil gauche qui ne possède pas l'incrustation de quartz peint en noir représentant la pupille, comme dans l'œil droit. Le fond des yeux est en calcaire brut.

Néfertiti porte une couronne bleue formée de rubans horizontaux se rejoignant à l'arrière, avec un diadème d'or et un uræus (cobra sacré, symbole de la divinité), aujourd'hui cassé, sur le front. On ne voit pas de cheveux sous la couronne, elle semble avoir le crâne rasé. Son cou est ceint d'un large collier aux motifs floraux. Les oreilles ont subi quelques dommages.

Le buste est coupé au-dessus des épaules. Gardner's Art Through the Ages suggère que « grâce à ce buste élégant, Thoutmôsis a peut-être fait allusion à une lourde fleur sur sa mince tige en exagérant le poids de la tête couronnée et la longueur du cou ». Selon David Silverman, le buste de Néfertiti reflète le style classique de l'art égyptien s'écartant des « excentricités » de l'art amarnien développé sous le règne d'Akhénaton. La fonction exacte de ce buste nous est inconnue, mais il est possible qu'il ait servi de modèle pour un sculpteur. Il s'agit probablement d'un modèle sculpté à Thèbes : la maigreur du visage s'accorde mieux au style thébain qu'à l'art outrancier de Tell el-Amarna. En outre, la taille en buste est un genre qui n'existe pas dans l'art égyptien.

Les recherches de l'égyptologue Rolf Krauss montrent la composante esthétisante de l'art atoniste qui privilégie le portrait stylisé au portrait réaliste: en appliquant sur un relevé photogrammétrique de ce buste une grille graduée en doigts égyptiens (technique adoptée par les sculpteurs pharaoniques sur les blocs parallélépipédiques à tailler), Krauss révèle la symétrie quasi parfaite du visage, chacun de ses traits déterminants se trouvant sur une ligne ou à une intersection de deux lignes de ce quadrillage. Cette symétrie parfaite serait la conséquence de sa fonction : un modèle de sculpteur, qui serait le nouveau visage officiel de la reine, vers l'an 8, moment qui marque l'abandon du style rude des débuts du règne et l'émergence d'un style plus doux.

Dans son ouvrage Portrait de la reine Néfertiti, publié en 1923, Ludwig Borchardt décrit la composition des pigments colorés utilisés:

Lors de la découverte du buste, Borchardt suppose que l'œil gauche était tombé lors de la ruine de l'atelier de Thoutmôsis, mais une fouille méticuleuse n'a pas permis de le retrouver dans les décombres de la maison. Cette absence a fait naître l'hypothèse farfelue que Néfertiti souffrait peut-être d'une infection ophtalmique et était effectivement borgne de l'œil gauche. La présence d'un iris dans d'autres statues contredit cette possibilité.

Dietrich Wildung émet l'hypothèse que le buste de Berlin a été un modèle pour les portraits officiels et a été utilisé par le sculpteur pour enseigner à ses élèves comment sculpter la structure interne de l'œil, justifiant l'absence de l'iris gauche. Gardner's Art Through the Ages et Silverman présente une hypothèse semblable. Zahi Hawass suggère que Thoutmôsis avait bien créé l'œil gauche, mais que celui-ci a ensuite été détruit.

Le buste a fait l'objet d'une analyse de tomodensitométrie en 1992 et en 2006, avec une numérisation produisant des coupes du buste tous les 5 mm. En 2006, grâce à un éclairage différent du buste, faisant remarquer des rides sur le cou et des replis sous les yeux, Dietrich Wildung, directeur du musée égyptien de Berlin, suggéra que le sculpteur avait essayé, par ces signes de vieillissement, une représentation réaliste de Néfertiti. Un nouveau scanner a confirmé ces conclusions : Thoutmôsis avait ajouté du gypse sous les joues et les yeux, afin de rendre sa sculpture plus réaliste encore, ainsi que l'a expliqué Wildung.

Le scanner en 2006 dirigé par Alexander Huppertz, directeur de l'Institut de science de l'imagerie à Berlin, révèle les rides du visage de Néfertiti. Ces résultats sont publiés en avril 2009 dans le journal Radiology. L'analyse montre que Thoutmôsis avait placé des couches d'épaisseur variable sur la base de calcaire. Le traitement interne du visage révèle un plissement autour de la bouche et sur les joues, ainsi qu'un gonflement au niveau du nez. Les plis et la pointe du nez sont égalisés par la couche de stuc à la surface. Selon Huppertz, ceci reflète peut-être les « canons esthétiques de l'époque ». Le scanner de 2006 est plus précis que celui de 1992, révélant des détails subtils d'à peine 1 ou 2 mm sous le stuc.

 

Sources : 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Buste_de_N%C3%A9fertiti

Egypttoday.com

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